N’avons-nous rien d’autre à faire que d’être les spectateurs [de la croix] et d’accueillir ce que nous n’avons nullement mérité ? Ce n’est pas ce qu’on pourrait attendre d’un chrétien. Ce qui est essentiel et décisif nous est offert. Mais ce cadeau doit nous pousser à agir. « Glorifiez donc Dieu par toute votre vie ! » dit Paul à la fin d’une recommandation à la communauté (1 Co 6.20). Il s’agit de bien plus qu’un rapide merci. Dieu a payé pour nous le prix fort, le plus élevé qu’il pouvait payer. Nous seulement, il nous a remis la totalité de notre énorme dette (comme le maître au serviteur dans la parabole), car il ne s’agit pas seulement d’une somme que nous serions incapables de payer, mais encore il a porté lui-même notre dette, ou plutôt il s’est livré lui-même en rançon pour nous car c’est de « nous-mêmes » qu’il s’agit, qui sommes incapables de nous libérer nous-mêmes de notre aliénation. Et lorsqu’il nous fait don de la liberté chrétienne, notre reconnaissance consiste à l’accueillir réellement, ce qui signifie la confirmer et en fournir les preuves. Être libre de faire le bien, libre de se donner soi-même, de ne plus s’appartenir, mais d’appartenir à Dieu et au prochain pour que le règne de Dieu vienne sur terre comme il est au ciel. Glorifier Dieu par toute sa vie signifie se préoccuper des intentions de Dieu sur le monde, avec la liberté des enfants de Dieu.
Card. Hans Urs von Balthasar
Un commentaire